Meraki et photographie : Mettre un peu de son âme dans chaque photo

Il est des mots, des expressions qui vous parlent quand vous les découvrez. Il y a quelques mois, j'ai découvert le mot Meraki. Et ce mot exprime parfaitement ce que j'insuffle dans mes photographies.

Pour moi, chaque photographie raconte une double histoire : celle du sujet que je capture, et celle de mon regard posé sur lui. Chaque cadrage, chaque jeu de lumière, chaque instant que je fige contient une part de moi, un écho de mon état intérieur. La photo devient alors plus qu’une simple image : elle devient un fragment de mon âme.

En grec, le mot Meraki exprime parfaitement ce que je cherche à transmettre à travers ma photographie : faire quelque chose avec son coeur, son âme, son amour. Laisser un morceau de soi-même dans le geste créatif, invisible mais palpable, silencieux mais présent. Lorsque je photographie avec attention, cette empreinte se révèle dans la lumière, dans les textures, dans le silence de l’instant.

Photographier, pour moi, n’est pas seulement enregistrer un moment. C’est un dialogue intime entre mon monde intérieur et le monde extérieur. Observer un reflet sur l’eau, la lumière filtrant à travers les branches, ... : tout devient une opportunité de laisser transparaître ma sensibilité et mon émotion. L’image devient une extension de mon être.

Chaque geste, chaque cadrage, chaque souffle de lumière que je capture porte cette marque intérieure. Même les détails les plus infimes — le jeu de l’ombre et de la lumière, le calme d’une scène — deviennent le miroir de mon attention, de ma présence et de ma curiosité. Créer n’est plus un acte volontaire, mais une rencontre, un état d’être où le coeur, l’esprit et l’oeil s’alignent.

À travers cette approche, la photographie devient un acte profondément spirituel et méditatif. Chaque image contient non seulement ce que j’ai vu, mais ce que j’ai ressenti en le voyant. Elle devient un espace silencieux où mon âme et le monde se rejoignent, un instant suspendu que je n’ai pas « saisi » mais reçu.

En laissant le Meraki guider ma pratique, je découvre que la photographie est toujours un peu de moi-même que je partage, un fragment d’intimité, un reflet de ma présence au monde. Et c’est dans cette rencontre entre regard et émotion, entre coeur et lumière, que chaque image prend vie.

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