Mon Journal Visuel #7 : Balade et point de vue photographique

J’ai profité d’une agréable balade matinale ensoleillée de fin d’hiver pour tester un nouveau filtre sur mon Camp Snap V103B : un noir et blanc qui imite le rendu de la pellicule Ilford XP2.

Je me suis arrêtée un instant à un coin du lac, y ai passé quelques minutes à tourner autour du sujet, à observer, à chercher le meilleur point de vue, à affiner mon regard et mon sens de la composition.

Ce petit coin du lac, je l’ai déjà beaucoup photographié, beaucoup filmé aussi. Et pourtant, je continue, parce que je l’aime profondément. J’aime cette ambiance paisible, suspendue, qui règne ici. Peut-être parce que les arbres, l’eau et les bateaux me font penser à la Bretagne, ou peut-être simplement parce que cet endroit m’inspire.

Je n’essaie pas de photographier ce lieu différemment à chaque fois. Les contraintes du lieu — clôturé et assez éloigné de ma position — et celles de mon appareil — focale fixe, grand angle, profondeur de champ limitée — me définissent un cadre que je ne peux pas outrepasser. Et c’est bien ainsi. Ces limites deviennent un exercice pour mon œil et ma créativité.

Mon point de vue, pour moi, c’est à la fois ma position de photographe face au sujet — près, loin, accroupie, à hauteur —, la position de mon appareil — neutre, plongée, contre-plongée —, et enfin le choix de composition et de cadrage : règles des tiers, lignes directrices, format horizontal ou vertical, ce que j’inclus ou non dans le cadre.

Toutes ces contraintes m’obligent à travailler avec attention mon œil et ma sensibilité. Ce jour-là, je cherchais un point de vue esthétique, en fonction de ce que je ressentais à l’instant précis où je photographiais.