Hier matin, lors de notre balade avec Indie, nous avons été accompagnées, quelques instants, par des mouettes. Elles allaient et venaient, légères, dessinant des arabesques dans le ciel. Captivée par leur danse, j’ai sorti mon Camp Snap V103B de la poche de ma veste polaire.
Sans zoom et avec une focale fixe, le Camp Snap m’oblige à me rapprocher ou m’éloigner physiquement du sujet. Là, avec le ciel au-dessus de moi et ces oiseaux en mouvement, impossible de me rapprocher davantage. Les mouettes paraissaient alors minuscules, presque insignifiantes dans l’immensité du ciel.
J’ai choisi d’attendre, de scruter le mouvement, de repérer le moment où une mouette passerait au plus bas de son vol. Puis j’ai isolé une seule silhouette, la plaçant dans le cadre, en bas à droite. L’espace négatif devient alors essentiel : il sublime l’oiseau, lui donne un souffle, une présence fragile mais affirmée dans ce ciel vaste et dégagé.
La photo est telle qu’elle est sortie de l’appareil, brute, sans retouche. Le filtre noir et blanc personnalisé, qui imite la pellicule Ilford XP2, offre de subtiles nuances de gris et transforme ce moment éphémère en un instant suspendu.
Ce petit appareil numérique, simple, en plastique, sans écran, n’est pas parfait. Et c’est ce qui fait sa beauté : il nous pousse à expérimenter, à observer, à jouer avec les limites et à laisser libre cours à la créativité.

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