Cet été, deux fois par semaine, j’emmène ma maman chez le kiné pour sa rééducation après son opération. Pendant qu’elle est en séance, je profite des 30 minutes d'attente pour flâner au Merrien, à Moëlan-sur-Mer, tout près du cabinet. Ces courtes escapades sont devenues un petit rituel : un moment pour m’arrêter, respirer, observer et me laisser surprendre par les détails que l’on ne remarque pas toujours.
Mon objectif du jour était simple : photographier des textures au fil de mes pas. Les rochers, les sols, la fougère, les arbres, son écorce et ses branches, ses feuilles se détachant en contraste sur le ciel, la marée basse laissant apparaître les fonds de l’océan… Et ces sacs de moules, à l'arrière de la camionnette garée sur le port.
chaque surface raconte une histoire, chaque matière capte la lumière différemment. Ces trente minutes deviennent alors un terrain de jeu, un challenge pour aiguiser mon regard et affiner ma perception du monde autour de moi.
Je travaille avec mon Camp Snap V103B, ce petit appareil photo numérique sans écran aux limites techniques contraignantes. Il ne me permet aucun réglage manuel, et avec sa focale fixe, ne je ne peux pas me rapprocher à moins d'un mètre de mon sujet. Cela me contraint à penser mes compositions différemment : les plans serrés sont impossibles, il faut souvent s'accomoder des cadrages larges, accepter ce que le format impose et en jouer. Et paradoxalement, ces contraintes deviennent une force : elles me poussent à regarder autrement, à transformer les limites en opportunités créatives.
En noir et blanc, les textures se révèlent pleinement, les contrastes s’accentuent, et ce qui pourrait sembler banal prend une dimension poétique et silencieuse. Chaque cliché est un fragment de ce moment suspendu, une exploration contemplative de ce qui m’émeut dans les détails du quotidien.










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