Porter attention. Ce simple geste, souvent négligé dans le tumulte du quotidien, est au cœur de ma pratique photographique. Ce n’est pas seulement regarder, mais s’arrêter, écouter, sentir, et laisser émerger ce qui se révèle quand l’esprit est calme et ouvert. La photographie devient alors un acte d’attention, un dialogue silencieux avec le monde qui m’entoure.
Dans mes balades matinales, chaque détail attire mon regard : la courbure d’une branche, la texture d'un tronc d'abre, le scintillement d’une goutte de rosée, le jeu d’ombres sur l’eau, ... Ces instants sont fugaces, et si je ne leur porte pas une attention profonde, ils s’évanouissent sans laisser de trace. Mon appareil photo devient le témoin de cette attention : je ne cherche pas à “faire une belle image”, mais à rendre visible l’essentiel que mon coeur a perçu.
Porter attention, c’est aussi accueillir mes propres émotions. Une lumière douce peut apaiser, une silhouette solitaire peut émouvoir. La photographie devient alors le miroir de mon intériorité, chaque image un fragment de présence, de lenteur et de contemplation. Ce qui apparaît dans le cadre n’est jamais choisi avec froide logique, mais révélé par l’écoute de mes sens et de mon intuition.
Pratiquer l’art de porter attention transforme la marche en méditation, le paysage en poème silencieux. Le temps se dilate, les détails s’éclairent, et chaque image devient une petite offrande : un instant où la beauté éphémère, perceptible seulement par un regard attentif, trouve sa place.
Ainsi, photographier avec attention, c’est célébrer le monde tel qu’il se révèle à nous, avec la douceur, la poésie et le calme que seule une observation attentive peut révéler.
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